Le 6 juin 2016, en début de matinée, j'étais partie à pied de Montigny-lès-Cormeilles (Val d’Oise) pour arriver six semaines et une trentaine d'étapes plus tard, 14 juillet, à Saint-Georges, au bord de la Truyère à quelques kilomètres en aval de la ville de Saint-Flour (département du Cantal), au lieu-dit du Bout du monde : d'un bout du monde à l'autre, 600 km de marche à pied.

De la passerelle Aimé Césaire d'où je devais partir jusqu'à ce petit bout du monde, à quelques kilomètres en amont du Viaduc de Garabit: l'oeuvre de Gustave Eiffel dans le Cantal

(c) https://structurae.net/fr/ouvrages/viaduc-de-garabit

Le Viaduc de Garabit, c'est ce pont lancé au-dessus des gorges de la Truyère à la fin du XIXème siècle qui permettait jusqu'à récemment aux trains de traverser 56 km entre Neussargues et Saint-Chély d'Apcher. Le dessin d'une route Paris-Béziers avait aussi été programmé par l'administration du Second Empire, un pont routier devait être lancé depuis l'embouchure de l'Ander, depuis Saint-Georges, jusqu'à l'autre rive de la Truyère au travers des gorges du torrent. Mais les difficultés de la géographie (qui sont mises à jour lorsque tous les trente ans le lac du barrage est vidé), une difficulté budgétaire, ou encore le changement de régime ont mis fin au projet.

Depuis, c'est le Bout du monde !
Mais d'un bout du monde à l'autre, des ponts peuvent encore être lancés, et de la passerelle au viaduc, des liens dans notre environnement et son histoire locale, avec les personnes qui y habitent depuis des générations et d'autres qui viennent d'y arriver peuvent être retrouvés.

Alors, pour faire un bout de chemin de la Région Parisienne au Massif Central, en traversant l’Ile de France, le Centre, la région Rhône-Alpes-Auvergne, jusqu’à ce bout du monde entre Lozère et Aveyron, quelques randonneurs motivés par les Offices de tourisme m'ont accompagnée : du 6 juin au 14 juillet 2016, c'était le pari, réussi : rejoindre à pied le Bout du monde : Le parcours en ligne

MISE EN OEUVRE

Après un faux départ le 6 juin 2016, faux départ, retardée d'une semaine par les inondations en Région parisienne, ce fut la Plongée dans le Loiret et la forêt d'Orléans, ses mares et ses grenouilles, un premier jour partagé avec un journaliste du Courrier du Loiret et un agent de l'ONF, un deuxième guidée sur le Chemin de la belle étoile et l'arrivée, trempée par huit heures d'averse, à Sully-sur-Loire... Des jours et des jours se succèdent avec de belles rencontres, des trouvailles, des joyeux cheminements et d'autres dépassée par les difficultés, des traversées portée par le vent et les odeurs des prés, des arrêts obligés par les ampoules, et des renaissances, des reconquêtes, des dépassements et des lévitations, l'air de n'être plus qu'Le Sancy, entre forêt et estive... plus qu'un paysage ! au-delà du monde pour mieux le rattraper : Un week-end en Cezallier, le monde est ici !!

Et puis c'est l'arrivée, une dernière étape, un dernier bout de chemin avant Saint-Georges, au Bout du monde qui prend la forme d'une dernière mise à l'épreuve avec la traversée d'un torrent, la montée vers le village et la descente en pente raide vers le Bout du monde où je suis attendue avec le petit groupe de randonneuses qui m'avaient accompagnée dans la matinée...

Aujourd'hui, je suis prête à repartir

 

 

 

 

 

 

au Bout du monde !!

Passerelle Aimé Césaire (Montigny-lès-Cormeilles)

Passerelle Aimé Césaire (Montigny-lès-Cormeilles)

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